Ou comment prendre soin de son microbiote grâce aux Huiles Essentielles.
Depuis une dizaine d’année, on n’entend plus parler (ou presque) que du microbiote !
Le développement des outils bio-informatiques ont en effet permis d’étudier en détail et de mieux comprendre ce qui est maintenant reconnu comme un organe à part entière.
Pesant entre 1 et 2kg, le microbiote est constitué de milliards de bactéries, de champignons, de virus et autres micro-organismes qui cohabitent.
A chacun son microbiote
Cet écosystème varie d’une personne à l’autre, il dépend pour beaucoup de notre exposition à, et interaction avec la richesse microbiologique du monde qui nous entoure. Il « se fixe » dans l’enfance entre 3 et 5 ans et participe tout au long de notre vie à au maintien de notre « bonne » santé.
On devrait d’ailleurs parler de microbiotes au pluriel, car il en existe plusieurs :
- sur la peau,
- dans la bouche,
- dans le vagin,
- dans les poumons etc...
Le microbiote intestinal qui colonise les parois de l’intestin grêle et du côlon est le plus « peuplé » d’entre eux, on estime qu’il abrite 1012 à 1014 micro-organismes !
Focus sur le microbiote intestinal
Celui-ci joue quatre rôles fondamentaux :
- Il métabolise: il aide la digestion et donc à apporter les nutriments nécessaires à la vie de nos cellules
- Il protège la barrière de l’intestin en maintenant son intégrité
- Il participe à la fonction immunitaireen synthétisant des anticorps responsables de la défense de l’organisme
- Il communique avec le cerveau via le système nerveux central (SNC). On parle d’ailleurs de l’axe intestin-cerveau et on qualifie le système nerveux intestinal de deuxième cerveau.
L’équilibre entre les populations de micro-organismes vivant dans notre intestin peut varier au cours de notre vie. Un usage prolongé de médicaments (les antibiotiques par exemple), l’alimentation industrielle, la pollution, le stress ou encore une nourriture avariée peuvent entrainer un déséquilibre plus ou moins important.
Lorsque le microbiote est perturbé, certaines bactéries vont pulluler et prendre l’ascendant sur d’autres, rompant l’harmonie entre les flores aérobie et anaérobie. On parle alors de dysbiose.
La science a maintenant prouvé une relation entre dysbiose et certaines maladies inflammatoires et/ou dégénératives. Une inflammation de l’intestin peut jouer un rôle dans le démarrage, le maintien ou la sévérité de la maladie inflammatoire, engendrant un cercle vicieux.
Toute prise en charge de maladie chronique inflammatoire doit donc comporter un versant digestif pour aider à restaurer l’équilibre du microbiote. Le premier levier sera d’augmenter l’apport en pré- et probiotiques. Mais une approche globale devra comporter d’autres facettes comme gestion de stress, sport, équilibrage des symptômes.
La diversité du microbiote : illustration de l’excellent livre pour enfant « Le jardin du microbiote » de Kattie Brosnan
Et les huiles essentielles dans tout ça ?
Les H.E. peuvent être utiles à différents niveaux :
- En amont, pour gérer le stress, soutenir le système immunitaire et éviter de prendre des antibiotiques. La gestion du stress avec les huiles essentielles est un des domaines phares de l’aromathérapie, toute personne ayant expérimenté un massage d’aromathérapie peut en témoigner 😊
- Pour soutenir l’immunité : bon nombre d’infections bégnines, lorsqu’elles sont traitées suffisamment tôt, peuvent être stoppées avec une utilisation intelligente des huiles essentielles anti-infectieuses par voie cutanée ou orale. Les huiles essentielles n’ayant pas l’effet délétère des antibiotiques, elles seront préférables en première intention.
- Pour restaurer l’équilibre : s’il y a dysbiose, on peut également utiliser des huiles essentielles pour restaurer l’équilibre entre les différentes bactéries. Certaines huiles essentielles exercent un effet sélectif sur le microbiome, inhibant la croissance de pathogènes potentiels tout en favorisant les populations de bactéries commensales bénéfiques.
- Pour réduire le stress oxydatif et favoriser la fonction gastrique, certaines H.E. peuvent être bénéfiques dans leurs propriétés.
En pratique : mode d’emploi
Bien sûr, il n’existe pas de « formule magique », et ici encore une initiation à l’utilisation des HE en toute sécurité est conseillée !
Mais on peut déjà évoquer les huiles essentielles ingérées sous forme de gélules bien dosées.
Attention toutefois ! Si la dysbiose est installée depuis longtemps et la muqueuse intestinale fragile, les H.E. peuvent être trop irritantes. Si vous le pouvez consultez un aromathérapeute pour un accompagnement personnalisé.
Il est également possible d’utiliser des synergies prêtes à l’emploi disponibles en pharmacie, parmi lesquelles :
- Oleocaps 2 (laboratoire Pranarom) une synergie d’huiles essentielles d’origan vulgaire, de cannelle de Chine, de menthe poivrée et de citron.
- Gouttes aux Essences (Naturactive) composées de menthe poivrée, girofle, thym, cannelle de Ceylan et lavande.
- Capsules Force (comptoir Aroma) associant les huiles essentielles de sarriette des montagnes, de girofle, de cannelle, de citron et de menthe poivrée.
NB. Cet article ne saurait en rien se substituer à un conseil médical !
Prenez soin de vous et des vôtres, et n’hésitez pas à me contacter,
Isabelle Sogno Lalloz
Aromathérapeute - Formations - Conseils – Interventions en établissement de soins
Sources :
- Microbiote intestinal (flore intestinale) : Une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies, site de l’INSERM
- Antibiotiques, candidose, intoxication alimentaire... Les huiles essentielles vous aident, site de Plantes et Santé
- Essential Oils and the Gut Microbiome, School of aromatic studies
Comment renforcer son microbiote intestinal ? France Bleu Podcast